Tower
of London
Tour
de Londres
La
silhouette " romantique " de la Tour de Londres,
à jamais associée à l'histoire du pays, fut
le théâtre de scènes d'horreur autant que
de pompe royale. Une visite de la Tour s'impose pour admirer le
scintillement des joyaux de la Couronne et profiter des sombres
récits des " Yeomen " en habit Tudor. La visite
de Tower Bridge est, elle aussi, passionnante, et la vue panoramique
qu'offre sa passerelle surélevée, mémorable.
Se
repérer - La Tour marque la frontière entre
la City et Wapping : elle est bien desservie par bus. Escale
nautique à Tower Pier, sur le chemin de Westminster à
Greenwich. Métro Tower Hill ou DLR Tower Gateway.
A
ne pas manquer - Les Joyaux de la Couronne, Tower Bridge,
les berges de la Tamise et les entrepôts de Butler's Wharf.
Organiser
son temps - Commencez par visiter la Tour (à deux pas
du métro Tower Hill) en comptant un minimum de 3h. Puis
franchissez Tower Bridge sans vous hâter, et passez sur
l'autre rive. Si vous manquez de temps pour vous aventurer dans
les quartiers sud, contentez-vous du musée du Design, et
faites escale sur les quais.
Avec
les enfants - Du haut du Tower Bridge, de longues vues permettent
d'observer la Tamise.
Comprendre
La
Tour de Londres - Après la conquête de l'Angleterre
par les Normands en 1066, le nouveau roi, Guillaume Ier le Conquérant,
voulut s'établir à Londres, qui était déjà
une ville importante. A partir de 1067, il en renforça
les défenses par trois tours - dont l'une fut édifiée
en bois - à la jonction de l'enceinte romaine et de la
Tamise. En 1078, il décida de construire, en pierre, un
palais qui serait aussi une forteresse commandant le cours du
fleuve. Sous Richard Ier, au 12e s., s'éleva une première
enceinte dominée par la tour de la Cloche (Bell-tower),
à l'ouest. Au 13e s., Henri III continua les fortifications,
pourvues de onze tours, et embellit son palais, au sud du donjon.
Son fils, Edouard Ier, termina la première enceinte avec
la tour Beauchamp et prévoya un deuxième rempart
extérieur avec six tours sur le fleuve, des douves en eau,
un système d'écluses et de herses. Edouard II, au
14e s., fit percer une porte d'eau privée sous une nouvelle
tour portant le nom de Cradle. Au 16e s., deux bastions vinrent
renforcer les angles nord-est et nord-ouest. Au 17e s., le palais
médiéval fut détruit, mais la Tour et les
enceintes subsistèrent. Le dernier souverain à y
résider fut Jacques Ier. La Tour fut ouverte au public
à l'époque victorienne, drainant des foules importantes
attirées par les récits sinistres qu'elle inspirait
dans la littérature romantique.
Une
forteresse royale - Prison d'état jusqu'au 19e s. et
durant les deux dernières guerres, la forteresse vit passer
maints prisonniers illustres - dont plusieurs eurent la tête
coupée à la hache, puis fichée à l'entrée
du Pont de Londres. A la fois garnison et arsenal, elle regroupait
l'hôtel de la Monnaie (il fonctionna sur le site de 1300
à 1812 et joua jusqu'en 1640 le rôle de coffre-fort
pour les marchands de la City), la Ménagerie royale (de
1235 à 1834), l'Armurerie royale (répartie par Charles
II entre la Tour et le château de Windsor), elle est aujourd'hui,
pour une large part, au Royal Armoury Museum de Leeds (voir Le
Guide Vert Grande-Bretagne) et l'hôtel des Joyaux de la
Couronne.
Commandée
par un Gouverneur, qui lui-même dépend d'un " connétable
de la Tour " (le 1er duc de Wellington assura cette fonction
en 1835), la forteresse est placée sous la vigilance d'une
quarantaine de " Yeoman Warders ", jadis recrutés
parmi les petits propriétaires (yeomen) campagnards
et de nos jours parmi les vétérans de l'armée.
Les Yeomen, armés d'une hallebarde, revêtent encore
l'uniforme Tudor à chapeau rond et le costume bleu ou rouge
pour les cérémonies, timbré des initiales
du souverain régnant, pour l'instant ER (Elizabeth Regina).
On les appelle " Beefeaters " (mangeurs de boeuf) mais ce nom
dériverait en fait du vieux français " buffetier ",
gardien du buffet royal. Ils assurent une parade tous les matins
à 11 h dans Inner Ward.
La
cérémonie des Clés (Ceremony of the Keys)
a lieu chaque soir depuis l'époque d'Henri III (22h ; admission
sur demande écrite préalable). A 21h50, l'escorte
comprenant quatre gardes, à bonnets de fourrure, se tient
sous l'arche de la Tour sanglante. A 21 h 52, le portier en chef
quitte la tour du Mot de passe (toujours en vigueur, il est changé
tous les jours) avec les clés de la Tour et une lanterne
d'artilleur. Devant la caserne Waterloo, alors que l'horloge égrène
les dix coups de l'heure, le clairon sonne la retraite. Lanterne
et clés sont ramenées par le portier en chef à
la maison de la reine (Queen's House) pour y passer la nuit en
toute sécurité. Tous les trois ans, pour la fête
des Rogations (les trois jours qui précèdent l'Ascension),
les garçons du choeur de St Peter ad Vincula, le gouverneur
et les Yeomen en procession frappent de verges les 31 bornes de
Liberty Tower, prochaines dates : 2008, 2011, 2014.
East
Wall Walk
Du
sud au nord, la promenade rejoint la tour du Sel (Salt Tower,
1240), la tour du Sceau de l'état (Broad Arrow Tower, 1240,
meublée à l'image d'un logement de chevalier du
13e s.), la tour du Connétable (Constable Tower, 1240,
reconstruite au 19e s.), et la tour Martin, qui abrita longtemps
les joyaux de la Couronne - ils manquèrent d'être
volé en 1671, puis de disparaître dans un incendie
en 1841.