Amélioration
de relations économiques et commerciales entre la France
et la Russie
a) Des secteurs d'intérêt particulier
Le
secteur aéronautique et spatial reste le secteur privilégié
de la coopération franco-russe et du développement
de nos relations commerciales. Ce secteur stratégique bénéficie
d'un soutien politique fort, comme en témoignent les récentes
déclarations du Président de la République
au salon du Bourget en faveur d'un renforcement de la coopération
aéronautique et aérospatiale entre la France et
la Russie. De nombreux contrats se sont noués récemment
dans ce secteur de même que des partenariats industriels
sur des projets ponctuels importants. Un vaste programme de coopération
industrielle entre EADS
et Rosaviacosmos
a ainsi été lancé en juillet 2001 en présence
des Présidents français et russe, dont la première
réalisation est, d'une part, la signature d'un contrat
commercial entre Aeroflot
et Airbus
pour la fourniture de 18 appareils par Airbus et, d'autre part,
de la conclusion d'un accord de coopération entre Airbus
et le groupe russe Kaskol, en vue de la création d'un centre
d'ingénierie aéronautique.
Début
mai 2002, un accord de coopération a également été
conclu entre EADS et le constructeur aéronautique IAPO
pour la certification et la commercialisation internationale de
l'appareil amphibie Beriev 200. Un partenariat industriel devrait
également voir le jour entre SNECMA
et NPO Saturn
pour la réalisation d'un nouveau moteur d'avion destiné
à un futur appareil russe de transport régional.
Enfin, les parties au projet de réalisation d'un nouvel
avion militaire d'entraînement (MIG-AT) ont récemment
confirmé leur participation malgré les retards subis
dans la concrétisation des contrats de fourniture d'équipements
signés en 1997 par SNECMA et SEXTANT avec la société
russe RSK MIG.
D'autres
secteurs, comme le tourisme, font également l'objet d'une
attention particulière de la part des autorités
et des entreprises. L'agriculture, où des accords de coopération
ont récemment permis la fourniture de bovins et le développement
d'une assistance technique, et les services urbains, où
se développe une coopération institutionnelle et
technique, apparaissent également comme des secteurs en
pointe. Evoquant les secteurs d'intérêt particulier
entre la France et la Russie lors du diner d'Etat offert en l'honneur
du Président Poutine et de son épouse le 11 février
2003, le Président de la République a ainsi évoqué
l'espace mais aussi d'autres "secteurs où des partenariats
innovants sont possibles, tels que l'agroalimentaire, l'automobile,
les biotechnologies, les télécommunications".
b)
La progression du commerce bilatéral
Depuis
2 ans, les échanges commerciaux entre la France et la Russie
ont dépassé le niveau antérieur à
la crise de 1998. Malgré un léger ralentissement
de leur croissance, les exportations françaises ont encore
progressé en 2002 pour atteindre 2,341 milliards d'euros.
D'après le Gomkomstat, la part de marché française
en Russie s'est également améliorée en 2002.
La Russie se situe désormais à la deuxième
place de nos marchés à l'exportation au sein des
PECO et à la première en tant que fournisseur (nos
importations de Russie se sont élevées en 2002 à
5,238 millions d'euros soit plus du double des importations de
1998, ce qui constitue, d'après la Mission
économique de Moscou, un niveau inégalé).
Pour
entrer dans le détail des exportations françaises,
on notera que les plus fortes progressions enregistrées
sur l'année 2002 ont été constatées
notamment dans les secteurs de l'industrie automobile (+ 50,2%)
et des produits agricoles (+ 26,3%), traduisant une meilleure
adaptation de l'offre au marché russe et consacrant la
relance du secteur agroalimentaire (et notamment des viandes).
Les produits français les plus achetés en Russie
demeurent toutefois les parfums et produits de toilette, cependant
directement suivis par les véhicules automobiles et les
équipements informatiques.
Parallèlement
à ces bons résultats, la politique d'assurance-crédit
sur la Russie, fermée depuis la crise de 1998, a été
réouverte sur le moyen terme début 2001 et son plafond
d'encours a été sensiblement relevé en 2002
pour atteindre 350 millions d'euros. La Coface
a en outre élargi la liste des banques russes agréées
pour ses opérations de crédit qui sont désormais
au nombre de 7 (au lieu de 4 auparavant). Ces décisions,
propres à favoriser les échanges, tiennent compte
de l'amélioration des performances économiques et
financières russes et de l'évolution du risque pays,
la Russie ayant bénéficié de deux reclassements
en termes de primes OCDE en 2001 et 2002.
c)
Une multiplication des rencontres et des échanges
Comme
le notait déjà en juin 2002 la Mission économique
de Moscou dans sa "Lettre CEI-Russie", la bonne gestion macroéconomique
de la Russie à l'heure actuelle ainsi que la volonté
réformatrice affichée par le Président Poutine
ont indéniablement contribuée
à améliorer la perception que les entreprises françaises
ont du marché russe. Cela se traduit, en France, par la
tenue régulière de sessions d'information sur la
Russie dans le cadre du CFCE (Centre français du commerce
extérieur) qui organise notamment chaque année,
en octobre, un séminaire sur la Russie complété
par un forum d'affaires permettant aux entrepreneurs désireux
de s'implanter en Russie de rencontrer des opérateurs déjà
présents sur le marché russe. Les visites et séjours
de prospection en Russie, organisés directement par les
entreprises mais également par les chambres de commerce
et d'industrie, se multiplient.
Source:
Assemblée
Nationale, Rapport d'information N°995 du 1 juillet 2003
sur l'implantation des entreprises françaises en Russie.